Anime tiré du manga du même nom, Hikaru no Go nous raconte l’histoire d’Hikaru, jeune collégien sans grande ambition, et de Saï, le fantôme du joueur de go Saï Fujiwara. Par le passé, Saï était de son vivant un des tous meilleurs joueurs de go du monde. Mais il fut lâchement assassiné pour avoir défié un de ses opposants pour tricherie. Saï a par la suite occupé le corps de Shûsaku Honinbo, qui grâce à son « invité » est devenu le meilleur joueur de tous les temps. C’est par hasard qu’Hikaru tombe sur un goban (équivalent du plateau du jeu d’échecs mais pour le go) dans lequel Saï est enfermé en attendant de rencontrer un corps qu’il pourrait occuper. De cette rencontre fortuite va naître une histoire d’amitié et d’enseignement au cours de laquelle Hikaru va découvrir le go et apprendre à en apprécier toutes les subtilités.

Hikaru no Go

Malgré ses apparences atypiques loin des poncifs des classiques mélangeant combats titanesques et humour simpliste, Hikaru no Go n’en reste pas moins un véritable shônen. Les combats sont tout simplement remplacés par des parties de go. Toutes les autres valeurs du shônen sont là : dépassement de soi, amitié, abnégation, etc… On se surprend à vivre les affrontements avec la même tension et le même suspens que dans beaucoup d’autres anime, mais avec un rythme différent. C’est probablement là où cet anime pêche le plus : la lenteur. Là où le manga de Yumi HOTTA et Takeshi OBATA a su rester très dynamique, l’anime est malheureusement un exemple à ne pas suivre. Les épisodes sont tous plus lents les uns que les autres, et sans le suspens de l’issue des parties, il est difficile de ne pas se sentir lassés pendant les épisodes où le scénario tombe à plat. D’autant que le scénario ne présente quasiment aucune originalité par rapport au manga. Il y est suivi à la lettre. Difficile il est vrai d’improviser dans un scénario aussi complexe et aussi bien travaillé que celui de Yumi HOTTA, mais quelques petites touches personnelles auraient été les bienvenues.

Tout n’est pourtant pas à jeter dans ces 75 épisodes. Même si l’animation n’est pas des plus travaillées, l’ambiance générale de l’anime est propice à déchaîner les passions pour peu que l’on n’ait pas lu le manga. Ceux qui ne connaîtraient pas déjà l’univers d’Hikaru no Go pourront se jeter avec plaisir dans la bataille. Les autres risquent de rester sur leur faim et préféreront réserver leurs deniers à des produits plus originaux.

Chronique publiée le 21 juillet 2006
par Christophe SAUVEUR