Shaman King
« Fum Fum Bari Bari, il est terminé. »
C?est en avril 2000 que débarque chez nous un des shônen manga les plus représentatifs du genre : j?ai nommé Shaman King. L?éditeur Kana, fort de sa politique éditoriale de l?époque, avait misé sur cette licence ultra rentable au pays du soleil levant et le succès fut immédiat.
Avec un dessin très original et un scénario sobre mais bien construit, Shaman King a su rallier à sa cause bon nombre d?amateurs de l?époque. Yoh, Anna, Ryu et les autres forment un casting à la hauteur du défi qui s?impose à eux : devenir le Shaman King et pouvoir réaliser leur rêve ultime. L?histoire débute par la rencontre entre Yoh, jeune shaman venu à Tokyo pour entrer dans la compétition du Shaman Fight, et de son futur fantôme Amidamaru.
Véritable parcours initiatique, les premiers tomes du manga permettent à Yoh de maîtriser sa force et la technique de fusion avec Amidamaru qui lui permettra d?entrer dans le Shaman Fight en passant les éliminatoires. Amidamaru et Yoh ne font plus qu?un et combattent d?autres shamans. Au fil des combats, il apprend de nouvelles techniques, rencontre de nouveaux amis, de nouveaux ennemis, etc?
Illustration parfaite du shônen manga, Shaman King en reprend tous les thèmes : combativité, dépassement de soi, naïveté du héros qui progressera rapidement grâce à une force insoupçonnée, amitié, etc? Il en reprend également tous les défauts et, malheureusement, les met bien en évidence.
En effet, après un début de qualité et très original à l?époque de la publication en France, le manga a rapidement tourné à la débâcle. L?auteur l?avoue lui-même à la fin du dernier tome. « Pour moi qui n?avait pas de plan défini lorsque je me suis lancé? », dit-il. Et cela se ressent. Si le scénario est très cohérent sur les dix ou douze premiers volumes, le reste de l?histoire est totalement invraisemblable et parfois en contradiction totale avec les premiers chapitres. La faute à un trop grand nombre de personnages (pourtant tous si originaux dans leur design), à des situations trop souvent répétées, à un scénario qui stagne et que l?on étire en longueur.
Shaman King est une des nombreuses victimes du système d?édition à la japonaise qui se base sur le vote des lecteurs pour le choix des manga publiés. Shaman King a toujours été plébiscité par le public nippon et la maison d?édition Shueisha, détentrice des droits du manga, a visiblement cherché à conserver le titre le plus longtemps possible. Mais voilà, Shaman King aurait du se terminer beaucoup plus tôt, quand son histoire valait encore le coup d?être suivie. L?auteur, Hiroyuki Takei, ne l?a pas précisé explicitement, mais en lisant entre les lignes dans les notes qu?il a laissé sur les deux derniers tomes, il est fort possible que l?arrêt du manga soit du à un désaccord entre la Shueisha et lui.
Quoi qu?il en soit, Shaman King se termine avec le volume 32 paru ce mois-ci. Une fin des plus étranges, des plus inattendues et qui laisse surtout un goût d?inachevé. Pour ma part, j?ai ressenti la même déception qu?à la fin de la lecture du manga Monster de Naoki Urasawa.
Et vous, qu?avez-vous pensé de Shaman King ? Avez-vous aimé ? Détesté ?
Chronique publiée le
25
juin
2006
par Christophe SAUVEUR