Appleseed, le film
Sur une Terre dévastée par les guerres, la cité d’Olympus tente de créer une harmonie entre les humains et les bioroïdes, clones asexués sensés réguler les émotions et les instincts naturels. Utopie technologique et eugénique, Olympus est gérée par Gaïa un super-ordinateur qui ne cesse de se développer grâce à un réseau expansif composé en partie par les bioroïdes. Sept sages lui servent également de conscience. Dans ce monde idyllique, tout n’est pourtant pas rose. Certains humains passéistes rejettent la présence des bioroïdes et tentent de les éradiquer de cette nouvelle société. Voilà le cadre principal dans lequel l’héroïne, Deunan Knute, va évoluer avec son compagnon de combat Briaeros. Personnage très charismatique, elle fait encore partie au début du film de la population qui reste à l’extérieur d’Olympus (la cité semble cachée du reste du monde). Son entrée va avoir pour elle des conséquences inattendues (et pour nous, spectateurs, également).
Premier volet d’une trilogie, Appleseed, nous place d’entrée de jeu dans un univers complexe et difficile à cerner : qui sont les bioroïdes ? qui les a créé ? quel est le but d’Olympus ? Certaines de ces questions trouveront réponse dans le déroulement de l’histoire mais d’autres restent en suspens. Espérons que la plupart seront résolues au terme des trois épisodes. Car c’est bien là que réside un des deux points noirs d’Appleseed à mon sens : son scénario. Il est relativement aisé de suivre Deunan dans son évolution au sein d’Olympus, mais les complots qui se trament dans son dos ainsi que les tenants et les aboutissants des projets des Anciens ou encore de l’Armée restent trop peu explicites pour être véritablement percutants. On a souvent tendance à se laisser porter par les événements sans vraiment les comprendre plutôt qu’à anticiper ou à pouvoir échafauder des théories sur les actions à venir. Choix délibéré ou lacune du scénario ? Seule l’oeuvre complète pourra nous le dire.
Certes le scénario n’est peut-être pas parfait mais là où Appleseed ne souffre d’aucune critique est évidemment sa technique. Ou tout du moins, la grande majorité de ses aspects techniques. Les décors et les mechas sont absolument sublimes et s’intègrent parfaitement à l’écran. Réalisé entièrement en images de synthèse, le film profite de ce fait d’une animation à la hauteur des espérances des fans du manga original (ce qui n’est pas mon cas, ne l’ayant pas lu). Cependant, un choix douteux a été fait pour le design des personnages. L’utilisation du cell shading comme technique de rendu s’avère cohérente avec le domaine de l’animation japonaise malheureusement, là où le mélange animation traditionnelle / image de synthèse fonctionne à merveille dans Innocence, le tentative de rendu 3D choisie pour Appleseed a de quoi dérouter et même décevoir. Les personnages sont froids et sans expressions et dénotent réellement par rapport aux magnifiques décors photoréalistes. Gageons qu’avec le succès probable de ce premier volet, le tir sera ajusté pour les prochains épisodes. En tout cas, cela serait hautement bénéfique au projet.
Pour terminer, il apparaît clair qu’Appleseed vaut le détour. Il ne fera probablement pas partie des plus grands chefs-d’oeuvre du genre mais tire remarquablement son épingle du jeu.
Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site officiel.
Chronique publiée le
16
septembre
2005
par Christophe SAUVEUR