« Essaie au moins d'avoir une fin héroïque... »

Il s’est fait attendre ce volume 4 de Zetman, le manga de Masakazu Kastura, mais le voilà enfin. Nous avions laissé Koga dans une bien mauvaise posture à la fin du tome précédent, aux prises avec les manigances d’un maître-chanteur extrêmement habile. Et son état ne va pas en s’arrangeant. Au cours de quatrième volet, le héros qu’il cherche à devenir va traverser des épreuves des plus brutales pour tenter de sauver les jeunes femmes captives comme lui. Y parviendra-t-il ? Vous devrez le découvrir par vous-même.

Difficile de trop s’étendre sur l’histoire de ce volume tant le scénario avance peu mais présente une densité importante. Chronologiquement, il ne s’écoule tout au plus qu’une heure (le temps moyen de la lecture). Mais les événements qui s’y déroulent ne peuvent nous laisser indifférents. Katsura fait preuve ici d’un scénario d’une rare violence physique et morale qui détonne totalement avec ses oeuvres précédentes. L’auteur a décrit lui-même son manga comme un titre sans manichéisme basique, où chaque personnage a sa part de bon et de mauvais. Mais force est de constater que ce quatrième tome fait s’affronter deux forces opposées, détentrice d’une certaine « justice » qui diffère selon bien des plans : idéologique pour Koga, pragmatique pour son maître-chanteur. Pourtant, ce semblant de manichéisme n’est là que pour nous révéler de nouveaux éléments et pour que Koga ouvre les yeux sur l’utopie présumée de sa démarche.

Se prononcer réellement à la lecture de quatrième volume de Zetman n’est pas simple. Le scénario devient étonnamment complexe et la crainte que l’auteur se perde dans tant de digressions commence à poindre. Nous sommes bien loin de la simplicité d’une oeuvre comme Video Girl Ai ou même Ïs. Katsura nous a promis sa plus grande oeuvre. Est-ce vraiment le cas ? Va-t-on adhérer à sa vision ?

Chronique publiée le 16 mars 2006
par Christophe SAUVEUR