Lorsque j’ai vu pour la première fois des images de Yukikaze pendant le Japan Expo 5ème impact en 2003, je suis tombé en admiration devant le travail fantastique qu’a fourni le studio Gonzo sur cet anime. Il est rare de constater une telle exactitude et une telle précision technique dans un produit d’animation tel que celui-ci, série atypique de 5 OAV dont le public cible reste relativement marginal.

Mais commençons par le début : l’histoire. A l’origine, le Yukikaze est un avion expérimental doté d’une intelligence artificielle très poussée. Piloté par le lieutenant Fukai Rei de la FAF, la Fairy Air Force, il est engagé sur la planète Fairy dans le combat contre les JAM, des extra-terrestes. Ces mêmes JAM avaient essayé 30 ans plus tôt de s’infiltrer sur Terre via un portail interdimensionnel dans l’Antarctique. Par chance, les humains ont alors réussi à les repousser jusqu’à leur planète d’origine : Fairy. La boucle est bouclée !

Au vu du titre de la série, il paraît évident que le personnage principal de toute cette courte mais grande aventure n’est autre que l’avion lui-même. Intriguant, insondable, énigmatique, le Yukikaze recèle bien des secrets mais se révèle pourtant extrêmement bienveillant avec son pilote. Une relation très fusionnelle semble exister entre ces deux protagonistes. Ce lien constitue d’ailleurs un des thèmes principaux de l’anime, avec toutes les questions que cela comporte. Le scénario volontairement embrumé contribue à donner une ambiance très mystérieuse à l’ensemble de la série, ainsi qu’un rythme lent ponctué de batailles admirablement orchestrées.

Car c’est bien là que réside selon moi le véritable intérêt de Yukikaze : sa réalisation technique. Une grande partie des décors et la totalité des appareils sont réalisés en 3D (grâce au logiciel Lightwave). De ce fait, l’animation est d’une étonnante fluidité et les (trop) rares combats explosent littéralement au visage. De la tension de l’air sur les ailes, du souffle aérodynamique jusqu’au moindre détail d’un cockpit d’avion de chasse, tout est là pour renforcer le haut degré de réalisme que le studio Gonzo a voulu insuffler à sa création. La qualité sonore est également largement supérieure à la moyenne du marché. Les propulseurs rugissent pour notre plus grand plaisir.

Le deuxième volume que Beez vient de diffuser en DVD propose les chapitres 3 et 4. Le chapitre 3 nous en apprend plus sur la stratégie des JAM pour contrer les humains et le chapitre 4, une fois n’est pas coutume, se déroule quasi exclusivement sur Terre. A ce titre, les plans mettant en scène le Yukikaze dans cet épisode sont des petits bijoux de dynamisme et de technique d’animation (que ce soit en terme d’image, de montage ou de son). La série ne comptant que 5 chapitres, le troisième DVD ne comportera qu’un seul épisode. Espérons que les bonus seront à la hauteur de la dépense.

Au final, Yukikaze est une série que je conseille à tous les amateurs d’aviation mais également aux néophytes qui pourront juger sur pièce que les anime ne regroupent pas que des jeunes femmes à forte poitrine peu vêtues.

Chronique publiée le 24 novembre 2004
par Christophe SAUVEUR