C’est avec ce huitième tome que s’achève le dernier manga en date paru dans nos contrées de Saki Hiwatari, plus connue pour être l’auteur de Please Save My Earth. Global Garden, sous-titré « Le dernier rêve d’Einstein », traite avec finesse des bombes atomiques et de l’implication du scientifique dans les dégâts qu’elles ont pu causer à la société japonaise les 6 et 9 août 1945.

D’après la légende, lors de son dernier souffle, Albert Einstein aurait prononcé en allemand les mots « global karten » qui signifient « global garden » en anglais, ou encore « jardin global » dans notre belle langue de Molière. Débutant sur cette anecdote de la fin de sa vie et s’appuyant sur les tourments reconnus qui habitaient le père de la Théorie de la Relativité Restreinte en rapport avec l’utilisation faite de ses découvertes, le manga de Saki Hiwatari ne fait pourtant qu’extrapoler librement sur ces derniers mots et utilise Albert Einstein comme seul prétexte à l’histoire. Comme souvent dans le genre shôjo, le récit ne repose que sur très peu de choses tangibles. Nous sommes là face à un titre digne des plus grandes oeuvres fantastiques. S’y mêlent anges, démons, déesses, être immortels ou en passe de le devenir. Même l’arbre Yggdrasil, Skuld et Urd, éminents membres de la mythologie scandinave dont sont très friands les japonais, sont de la partie. Pour peu, on se croirait dans Ah! My Goddess. Mais que fait Belldandy !?

Pour être plus sérieux, Global Garden est un titre que je qualifierais de vaporeux. Ni évanescent, ni présent, le manga s’essouffle relativement vite et l’histoire devient extrêmement diffuse dès les premiers chapitres. Vous trouviez compliquée la fameuse Théorie de papy Einstein, essayez donc de démêler le scénario de Global Garden en conservant la logique. Le passé, le présent et le futur se mélangent et les nombreux immortels de la bande ne facilitent pas la compréhension temporelle de l’ensemble. Les motivations des personnages sont elles-mêmes très confuses. Tant et si bien qu’on l’on ne sait plus vraiment où situer le bien ni le mal. Une seule chose reste claire et limpide, ce sont les sentiments de Ruika, l’héroïne, qui n’a d’yeux que pour le bel Hikaru.

Nous sommes ici en présence d’un pur shôjo comme il nous est donné d’en voir des dizaines. Rien d’exceptionnel ni du côté du scénario, ni du côté des dessins. Le graphisme est certes fin et la mise en page claire, mais cela reste aussi très classique. L’édition elle-même reste très moyenne et ne bénéficie pas du travail réalisé sur Beck pourtant chez le même éditeur mais qui se place un niveau au-dessus. Le titre a ses qualités, mais elles ne sont pas évidentes. Tentez l’expérience si le coeur vous en dit.

Chronique publiée le 05 janvier 2006
par Christophe SAUVEUR