« Pourquoi ? Parce que je m'ennuyais. »

Une des plus grandes batailles éditoriales manga de ces dernières années s’est déroulée fin 2006 pour remporter les droits d’une série tant attendue que redoutée. A la manière d’un blockbuster américain au cinéma, nos plus grands éditeurs, Glénat et Kana en tête, ont fait monter la pression autour de la publication de Death Note. Le suspens fut insoutenable pour savoir chez qui atterrirait la tutelle de l’oeuvre. Takeshi OBATA, le dessinateur, a pourtant été découvert par le public français grâce à son précédent titre, Hikaru no Go, chez Tonkam. Mais les éditeurs japonais n’ont semble-t-il pas l’esprit d’équipe, et c’est donc dans la collection Dark Kana que nous pouvons découvrir le titre probablement le plus attendu de ce début 2007. Ne cherchez cependant pas de ressemblance particulière avec Hikaru no Go, la liaison s’arrête à son dessinateur. Nous pouvons certes retrouver le trait magnifique d’OBATA dans ces nouvelles pages à parcourir, mais même sa manière de dessiner s’est adaptée. Tsugumi OHBA assure cette fois-ci le scénario.

Light Yagami est un lycéen de 17 ans. Très bon élève, il est en apparence un jeune homme modèle. Mais il s’ennuie ferme. Un jour de rêverie en classe, il voit apparaître comme par magie un petit cahier noir dans la cour de son école. Personne d?autre ne semble l’avoir remarqué, il s’en empare donc. Ce cahier est un Death Note appartenant au Dieu de la Mort Ryûk. Le Death Note permet si l’on inscrit le nom d’une personne dont on connait le visage de la tuer dans les quarante secondes, d’une crise cardiaque ou de toute autre façon imaginable. En lisant les explications sur son fonctionnement, Light croit à une bonne blague et décide de faire un test. Malheureusement pour Light, son test se révèle concluant et le preneur d’otage qu’il a désigné comme cible meurt sans plus d’explications. A partir de ce moment-là, Light va décider d’épurer le monde de sa noirceur. Tout se passerait sans encombre pour lui sans l’apparition d’un personnage mystérieux dont on ne sait rien : L.

Voilà pour le début de l’histoire. Ce premier volume permet de poser le cadre général. Avec ce simple aperçu, il apparaît que le scénario semble avoir été mûrement réfléchi. Tout comme pour Hikaru no Go, les buts des personnages principaux Light et L sont clairement identifiés. Ils n’auront de cesse de se chercher jusqu’à ce qu’un des deux y laisse probablement la vie. Inutile de vous dire qu’à la lecture de ce premier volume, on a immédiatement envie de connaître la suite. Par chance, Kana a visiblement décidé de publier la série sur un rythme bimestriel après le deuxième tome. Le titre original a commencé sa publication au Japon en 2003. Avec nos quatre ans de retard, nous pouvons espérer avoir une dizaine de volumes publiés dans un laps de temps assez court avant de rattraper l’édition originale et devoir patienter un peu plus entre deux sorties. Quoi qu’il en soit, vous l’aurez compris, Death Note m’a accroché. J’espère en tout cas que les auteurs sauront nous tenir en haleine comme avait pu le faire Naoki URASAWA avec Monster. Vivement les prochains volumes !

Chronique publiée le 05 février 2007
par Christophe SAUVEUR