« Je vais attendre un peu avant de me retirer à la campagne. »

Il y a quelques temps, je vous avais promis la chronique du tome 7 de Beck mais, suite à de nombreux impondérables et à la sortie du huitième, elle n’était plus véritablement d’actualité. Passons donc à Beck volume 8 pour mon plus grand plaisir.Jusqu’à présent Beck s’était présenté comme un manga intéressant mais qui manquait encore de profondeur, une sorte de potentiel inexploité. L’ascension de ce groupe de musiciens japonais dans le monde du rock avait de quoi séduire mais peu d’événements marquants venaient ponctuer le récit pour véritablement nous accrocher. Depuis le tome 7, la tendance a bien changé. Le groupe de Ryusuke a grandi, a mûri, s’est dépassé et a finalement pu être produit par un label indépendant au Etats-Unis (malgré quelques désagréments). Mais en dehors de cette évolution salutaire dans la continuité, ce sont avant tout les intrigues secondaires qui poussent aujourd’hui Beck dans la bonne direction.Il s’agit plus particulièrement des vies de Ryusuke et Koyuki que l’on aborde sous un autre regard dans ces deux tomes, bien que Koyuki soit le personnage principal depuis le début du manga. Le passé de Ryusuke surgit petit à petit et les conséquences de ces actes semblent prendre une tournure aussi dangereuse que bénéfique pour le groupe. Lucille et Beck le chien vont devenir des protagonistes à part entière et vont nous permettre de découvrir le guitariste confronté à son ancienne « famille » américaine et d’avoir un aperçu de son talent au travers des yeux des grands de la musique selon Beck.De son côté, Koyuki continue son bonhomme de chemin tout en s’émancipant de plus en plus, en se rapprochant de Maho et en ouvrant son esprit à la composition. Cependant, l’apparition récente de Masuoka, joli brin de fille, gymnaste, guitariste débutante et semble-t-il fan de Koyuki risque de donner du fil à retordre à Maho. Quoi qu’il en soit, dans son cas, l’évolution est également sensible. Un pallier est franchi pour le nouveau venu qui entre enfin de plein pied dans le monde de la musique.Si certains d’entre vous ont pu être déçus par une lecture des premiers volumes du manga, je ne peux que vous inciter à poursuivre vos investigations pour vérifier comme moi que l’intrigue prend petit à petit toute l’ampleur que son potentiel initial pouvait suggérer.

Chronique publiée le 13 novembre 2005
par Christophe SAUVEUR