« Je sais pas pourquoi, je sens que notre groupe va devenir absolument génial. »

Beck est à la musique ce qu’Hikaru no Go est au jeu de go, c’est-à-dire un shônen atypique. Ici, pas de combat démentiel à coups de kameha ou de jagan. Ici, il ne s’agit que de musique, de guitare et de rock’n’roll. Les combats de rue ou d’arrière-cours de lycée sont pourtant de la partie mais relèvent plus de l’anecdote que du passage obligé. Koyuki est le personnage principal de ce que l’éditeur Akata / Delcourt appelle « le premier manga rock à lire et à écouter à fond ! » Au début de l’histoire, 5 tomes avant celui-ci, Koyuki est un élève moyen sans grande prétention. En croisant sur son chemin le chien de Ryûsuke, Beck, il va tomber dans un univers qu’il ne connaissait pas mais qui va changer sa vie.

Arrivé au volume 5, voilà Koyuki qui débute sur scène avec le groupe de Ryûsuke qui s’appelle lui aussi Beck. Son évolution musicale fut surprenante et elle ne semble que commencer. Il fait également ses débuts de chanteur, notamment aux côtés de son groupe fétiche, les Dying Breeds, amis de longue date de Ryûsuke et de sa soeur Maho.

Ce tome 5 sera également l’occasion pour Koyuki de s’épanouir sentimentalement. Un triangle amoureux va voir le jour entre le jeune homme, Maho et une ancienne camarade de classe : Izumi. Nous n’aurons connaissance des conséquences de cette malheureuse situation que dans les prochains tomes mais cela laisse présager de nombreuses scènes dramatiques et compliquées à gérer pour Koyuki. Mais, sans ça, sa vie aurait été bien simple, non ?

Le scénario de Beck n’est pas d’une très grande originalité mais son traitement lui confère un intérêt certain. Au commencement, il n’est pas difficile de s’identifier à Koyuki. Et son évolution fulgurante ne fera qu’alimenter la motivation du lecteur pour savoir jusqu’où cela va le mener. L’arrivée des personnages de Maho et d’Izumi dans la vie de Koyuki va certainement beaucoup la compliquer mais cela aura probablement de nombreuses conséquences bénéfiques sur la densité du scénario. Sur le plan graphique, Beck est également encore loin de la perfection, mais le trait si particulier de SAKUISHI Harold donne une touche originale au titre tout en répondant entièrement aux besoins de la narration. Beck n’est donc pas un titre indispensable si vous n’êtes pas amateur de shônen, cependant, les lecteurs mélomanes pourraient y retrouver leur compte ainsi que les indécis. A tester sur quelques tomes avant de se prononcer.

Chronique publiée le 21 mars 2005
par Christophe SAUVEUR