« Des produits anticancéreux présents sur le marché japonais... les 7/10 ne sont même pas utilisés à l'étranger ! »

Voilà un bon moment que je n’avais pas parlé de Say Hello to Black Jack. Ce septième volume, comme les deux précédents, relate le passage de Saitô dans le service de cancérologie de l’hôpital universitaire Eiroku. Il s’agit là du plus long arc narratif que le manga ait connu à ce jour. Il est vrai que l’auteur s’attache à nous faire comprendre les difficultés qu’ont les médecins japonais à soigner les différentes variantes du cancer chez leurs patients en raison du trop grand nombre de médicaments non homologués par le ministère de la santé, et pourtant utilisés en masse à l’étranger. Cette histoire dans l’histoire est un prétexte pour mettre en avant la marginalisation du gouvernement nippon. SATO Syuho nous révèle notamment que les laboratoires pharmaceutiques préfèrent reprendre le développement des médicaments dès la phase expérimentale pour pouvoir produire des remèdes purement japonais : le Japon au Japonais en quelque sorte.

Comprendre ce phénomène est assez simple, la problématique étant mise en place dès le premier chapitre se déroulant dans ce service de cancérologie. Mais, après trois volumes, le débat n’a pas beaucoup avancé et Saitô se retrouve confronté aux mêmes dilemmes, aux mêmes réponses et aux mêmes obstacles qu’à son arrivée. A croire que tout ce temps passé n’a servi à rien. Ca n’est pas tout à fait faux. Mais, la relative lenteur de la narration correspond à la progression particulière des cancers dans l’organisme qui est parfois longue et souvent douloureuse. Progressivement, l’auteur s’attache également à nous présenter plus en détail la vie des praticiens et les épreuves passées ou présentes qu’ils peuvent rencontrer dans leur pratique de la médecine. Cela évite la tournure assez moraliste et paternaliste des débuts pour ouvrir une réflexion plus personnelle. De même, la vie de Saitô prend de plus en plus de place dans le récit. On voit évoluer sa relation avec la jeune infirmière Minagawa.

Penchez-vous sur Say Hello to Black Jack. Le manga vaut toujours le coup qu’on s’y intéresse de près.

Chronique publiée le 18 août 2005
par Christophe SAUVEUR