Après un événement tel que Japan Expo, les émotions sont encore bien présentes, les frustrations aussi. C’est pourquoi nous avons attendu quelques jours avant de vous faire part de nos impressions à froid, une fois pesés le pour et le contre. L’édition 2008 laissait présager du meilleur et, malheureusement, cet idéal n’a pas été atteint.

Certes la liste des invités était longue comme le bras et bourrée d’auteurs de très grande qualité mais force est de constater que la convention n’offrait que peu de choses en plus. Nous sommes très loin de l’ambiance festive qui existait en 2004, où les conférences duraient parfois deux heures, avec des mangaka qui prenaient TOUS sans exception le temps de dessiner pour leur public. Il est difficile d’imposer ce genre de pratiques à des auteurs très occupés, mais cela manque indéniablement.

Certes, Japan Expo est aujourd’hui le plus grand événement européen en la matière, avec plus de 300 exposants, des produits en provenance directe du Japon, etc… Cependant, la superficie allouée au stands commerciaux étaient proprement démesurée. Tant et si bien, qu’on ne savait plus vraiment s’il restait des stands culturels accessibles.

Japan Expo 2008 - Public dans les allées

Certes, le festival se déroulait cette année sur quatre jours, soit un jour de plus que les années précédentes. Mais était-ce bien nécessaire quand un très grand nombre de conférences n’étaient que des redites ou des espaces promotionnels. A étendre à une quatrième journée, autant donner la parole aux éditeurs français qui ont brillé par leur absence du panel conférencier. Peut-être n’ont-ils pas voulu la prendre, mais cela reste surprenant. Et surtout, pourquoi inclure les trois autres festivals Asikult, Kultima et Kultigame avec Japan Expo. Cette mixité ne rime pas à grand chose si elle n’est pas clairement identifiée et si la communication n’est pas à armes égales.

Japan Expo n’est semble-t-il plus ce qu’il était. Cinquième édition à laquelle nous assistons, nous sommes peut-être restés trop attachés à nos anciennes habitudes. Depuis 2007, les organisateurs ont mis en place Chibi Japan Expo, une convention de taille plus réduite avec moins d’affluence, moins de surface, plus d’intimité d’après leurs dires. Le message est clair : si vous n’aimez plus Japan Expo, alors vous retrouverez ce qui vous manque à Chibi Japan Expo. Pourquoi pas, mais rien ne nous indique que la tournure consumériste que prend Japan Expo ne se retrouvera pas dans Chibi Japan Expo.

Conclusion

On peut reprocher énormément de choses au festival, notamment cette année (billetterie Zen chère pour l’apport, les nombreuses annulations et modifications du programme sans sommation, etc…), mais il faut reconnaître qu’il s’agit du seul événement européen capable de déplacer en aussi grand nombre les auteurs japonais réputés pour être totalement indisponibles et ultra préservés. D’autant que toutes les critiques que nous avons émises jusque là ne semblent pas gêner grand monde puisque chaque année le festival compte de plus en plus de visiteurs (la barre des 100000 devrait être franchie cette année), preuve s’il en est que Japan Expo bénéficie d’une aura toujours plus grande.

Quoi qu’il en soit, nous sommes les premiers à noter ce qui pourrait être améliorés, témoins de l’évolution années après années de cette magnifique aventure, mais nous serons probablement aussi dans les premiers à appareiller pour la saison 2009 et fêter dignement la dixième édition de Japan Expo.

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Dossier publié le 13 juillet 2008
par Christophe SAUVEUR