« J'étais sûre que vous réussiriez ... ensemble ! »

Voilà bien un manga représentatif d’une certaine tranche du marché français actuel, le manga de consommation. Difficile de ne pas se montrer sceptique à la fin de la lecture des 17 volumes du titre où il ne se passe finalement pas grand chose. Résumé.

Koaru Honjô est un jeune étudiant japonais, rejeté par la richissime famille Hanabishi. Aoi Sakuraba, héritière de l’empire familial Sakuraba, attend que le petit garçon dont elle est amoureuse lui revienne et qu’elle puisse enfin se marier avec lui. Le point de départ de l’histoire se déroule lors de la rencontre plus ou moins fortuite entre Aoi et Kaoru, de nombreuses années après leur séparation. Aoi est toujours amoureuse de Kaoru et décide de devenir sa femme, quasiment à l’insu de son futur mari. Tout d’abord réticent, Kaoru en vient à éprouver des sentiments réciproques pour sa promise. De là va découler une cohabitation romantique mais cachée. En effet, Aoi est sensée se marier avec l’héritier de la famille Hanabishi, mais Kaoru n’en fait plus partie. Un « combat » entre tradition et amour va alors prendre place.

A vrai dire, le mot « combat » n’est pas le plus adapté. Certes, le jeune couple va rencontrer quelques obstacles sur sa route, mais faute de rochers lui barrant le passage, il ne s’agira que de galets au milieu du chemin. En dehors d’un rythme lent (que l’on retrouvera dans l’anime tiré du manga), le titre souffre d’un manque cruel de profondeur scénaristique. Il ne se passe pour ainsi dire rien qui vaille véritablement la peine d’en parler. Le couple se rencontre au début du manga et va rester lié jusqu’à la fin. Beaucoup de personnages supplémentaires viendront compléter la bande comme pour donner de la consistance à un ensemble qui persiste dans la platitude.

Malgré le coup de théâtre dont je parlais dans ma précédente chronique sur le manga, l’auteur n’a pas su relever le niveau comme je l’escomptais. Dommage. Heureusement servi par un dessin soigné mais présentant bon nombre de défauts notamment au niveau des proportions, le titre n’offre pas de véritable challenge pour un lecteur initié et des titres plus accrocheurs dans le même genre tels Love Hina ou encore Video Girl Ai pour les plus marquants auront tôt de fait de vous convaincre d’une bien meilleure façon. Ai Yori Aoshi est un titre mièvre et sans saveur, à ne réserver qu’aux doux rêveurs que le scénario ne laissera pas froid.

Chronique publiée le 17 septembre 2006
par Christophe SAUVEUR