Ai ga tomaranai de son titre original, ce manga d’AKAMATSU Ken arrive aujourd’hui à son terme en version française avec ce huitième et dernier volume. Pika a débuté la publication en mai 2004 de ce titre paru au Japon avant l’énorme succès qui aura fait connaître l’auteur : Love Hina. Opération commerciale si l’en est, l’éditeur français lance le titre en surfant sur la vague AKAMATSU en espérant qu’Ai non-stop obtiendra le même accueil. Il était possible de reprocher à Love Hina son manque d’originalité et de finesse mais le manga avait pour lui d’avoir un univers farfelu, des personnages attachants et complexes (parfois trop) et surtout une indéniable qualité graphique. En tant que titre antérieur à Love Hina, Ai non-stop ne présente malheureusement aucune des caractéristiques de son petit frère. L’univers du manga est totalement insensé et surtout peu crédible, les personnages ont autant de charisme qu’un poulpe et l’aspect graphique laisse grandement à désirer. Mais à quoi bon publier 8 tomes de ce navet ?

L’histoire qui nous est contée a pour « héros » ABE Hitoshi, jeune lycéen surdoué de l’informatique totalement stéréotypé à l’exception de son physique (pas de lunettes ni de faciès de calculatrice). Pour résumer, nous avons affaire à un loser en puissance tel qu’on l’entend en général : pas de petite amie, pas de vie sociale, simplement son intelligence décalée que personne n’arrive à comprendre. Dans le monde informatique, il serait communément reconnu comme un geek. Et voilà qu’un beau jour, comme ça, par un enchantement où la technologie aurait remplacé les potions magiques, une intelligence artificielle de sa fabrication se matérialise devant lui, sortant tout droit de son écran, fait logiquement impossible et bien entendu fruit d’une erreur de manipulation. Nous voilà en plein Video Girl Aï. Autant dire que l’issue du manga est connue dès le premier volume. Ce personnage évidemment féminin se prénomme Satie, prononciation francisée de l’équivalent japonais de Thirty qui signifie 30 en anglais. Son nom lui vient de son numéro de version puisqu’elle est la 30ème intelligence artificielle qu’Hitoshi crée. Et de cet imprévu va naître une relation durable entre les deux… tourtereaux ?

Que dire de plus ? Ai non-stop est un titre creux qui ne doit son épaisseur qu’au nombre impressionnant de personnages tout aussi invraisemblables les uns que les autres. Pour tenter de relancer l’histoire, de nombreux événements sont venus parsemer le récit mais n’ont eu pour effet que d’alourdir une intrigue déjà bien pesante. En d’autres termes, à moins d’être un fan inconditionnel d’AKAMATSU Ken et de vouloir posséder tous ses manga, passez votre chemin. Vous économiserez de l’argent et de la place.

Chronique publiée le 10 octobre 2005
par Christophe SAUVEUR